Des acteurs majeurs pour des systèmes alimentaires durables
Mercredi 7 février 2024 / 14h-17h à Laval (53)
« Aujourd’hui les systèmes bovins sont fortement questionnés par la société et des enjeux se posent en de nouveaux termes : réduction des émissions de méthane qui est un puissant gaz à effet de serre ; réduction de l’utilisation du soja importé issu de la déforestation et de la perte associée de biodiversité ; utilisation plus parcimonieuse de ressources telle que l’eau, la surface et l’énergie jusqu’ici considérées comme illimitées ; place de la viande rouge, voire des produits laitiers, dans nos régimes. Les solutions sont à trouver dans un contexte de changement climatique qui imposera des adaptations fortes des systèmes de production et du renouvellement des éleveurs alors que l’attractivité du métier est moindre que par le passé.
Mais dans le même temps l’élevage de ruminants peut être un contributeur important à des systèmes alimentaires durables du fait de l’aptitude des ruminants à valoriser des surfaces en prairies qui procurent de nombreux services écosystémiques tels que le stockage de C, la régulation des flux d’eau et d’azote, la fertilité des sols, la rupture des cycles de plantes invasives et de pathogènes des cultures lorsqu’elles sont introduites au sein de rotations céréalières. Les prairies permanentes exploitées de manière pas trop intensives sont par ailleurs des hot spots de biodiversité.
Des gains d’efficience sont possibles pour réduire les impacts et seront discutés mais au-delà, c’est bien le développement de systèmes agroécologiques qui constitue une voie prometteuse de progrès. L’élevage de ruminant qui valorise de l’herbe et la prairie y tient une place essentielle. Cet exposé montrera comment, en plus des gains d’efficience, l’inscription de l’élevage de ruminant dans une telle agriculture circulaire et agro écologique permet à la fois de réduire ses impacts sur l’environnement, de maximiser les services produits pour la société et de s’adapter au changement climatique tout en produisant des aliments de qualité et en maîtrisant les couts de production. »
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Jean-Louis Peyraud
Directeur de Recherches INRAE, chargé de mission à la Direction Scientifique Agriculture à l’INRAE
Pâturer plus et pâturer mieux.
L’herbe, une ressource naturelle, renouvelable et peu coûteuse pour alimenter les ruminants. Un concept tellement évident, simple, mais parfois compliqué à mettre en œuvre. La gestion du pâturage est une gestion de flux irréguliers, avec d’un côté, de l’herbe qui pousse et de l’autre, des vaches qui la mange. Dans l’idéal, ces deux flux doivent être à l’équilibre. Il devrait pousser chaque jour, ce que chaque jour, le troupeau consomme. Parvenir à l’équilibre et le faire durer le plus longtemps possible est le domaine de l’éleveur. C’est lui l’entremetteur de cette rencontre entre la vache et l’herbe. « Pâturer, c’est gagner », à condition d’anticiper et de s’organiser. Fort de plus de 30 années de travaux de recherches en Bretagne, Normandie et en Irlande, Luc DELABY viendra lors de cet après-midi d’échanges, nous aider à mieux comprendre les atouts du pâturage, et surtout comment pâturer plus et pâturer mieux.
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Luc Delaby
Ingénieur de Recherches INRAE Rennes, au seins du Département de Physiologie Animale et Systèmes d’Elevage
Les intervenants
Jean-Louis Peyraud
Directeur de Recherches INRAE, chargé de mission à la Direction Scientifique Agriculture à l’INRAE
Luc Delaby
Ingénieur de Recherches INRAE Rennes, au seins du Département de Psysiologie Animale et Systèmes d’Elevage